Cancer colorectal : facteurs de risque, diagnostic et traitement

cancer colorectal

Mise à jour: 15 février 2023

Fréquent, le cancer du côlon et du rectum ou cancer colorectal est un réel problème de santé publique. Touchant autant les hommes que les femmes, il est la deuxième cause de décès par cancer en France.

“Dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse”[1]. Pouvant être dépisté précocement, son dépistage apparaît donc essentiel. 

Quels sont les facteurs de risque liés au cancer colorectal ? Comment diagnostiquer ce cancer ? Quels sont les traitements possibles ?

Medicalib vous en dit plus à ce sujet. 

Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.

I – Cancer colorectal : de quoi parle-t-on ?

A – Rappel anatomique

Côlon et rectum forment le gros intestin, c’est à dire la dernière partie du tube digestif. Le côlon est la dernière partie de l’intestin, allant de l’intestin grêle jusqu’au rectum, qui aboutit lui-même à l’orifice anal (anus).

B – Définition

Le cancer colorectal regroupe les cancers du côlon et du rectum. “Environ 40 % des cancers touchent le rectum et 60 % le côlon. » [2]

“Le cancer colorectal se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne (muqueuse) du côlon ou du rectum. Le plus souvent, ces tumeurs malignes proviennent d’une tumeur bénigne, appelée polype adénomateux, qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse”. [3]

II – Cancer colorectal : facteurs de risque

PARMI LES PRINCIPAUX FACTEURS DE RISQUE DU CANCER COLORECTAL, ON RECENSE :

SEXETouche autant les hommes que les femmes (3e rang des cancers chez l’homme et 2e chez la femme)
ÂGEL’âge médian du diagnostic est de 71 ans chez les hommes et de 73 ans chez les femmes.
Le risque de cancer colorectal augmente après 50 ans.
TABACMultiplication du risque pour les fumeurs réguliers
ALCOOLConsommation excessive et prolongée d’alcool
HOMME : plus de 3 verres par jour
FEMMES : plus de 2 verres par jour
FACTEURS NUTRITIONNELS*Consommation excessive de viandes (une consommation ≥ 100 g/j augmente de 29 % le risque de cancer colorectal) [4]
*Consommation excessive de charcuteries 
(une consommation ≥ 50 g/j augmente de 21 % le risque de cancer colorectal) [5]
*Alimentation pauvre en fibres
FACTEURS PERSONNELS*Antécédents familiaux
*Pathologies génétiques : polypose adénomateuse familiale, syndrome de Lynch
*MICI : maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique)
OBÉSITÉLe surpoids et l’obésité multiplient le risque
EXPOSITION PROFESSIONNELLEExposition à l’amiante
HYGIÈNE DE VIELa sédentarité favorise le risque de survenue du cancer
Bon à savoir“Depuis 2008, un programme national de dépistage organisé du cancer colorectal a été mis en place. Il concerne toutes les personnes, à partir de 50 ans appelées « à risque moyen », c’est-à-dire sans symptômes digestifs, sans antécédents personnels ou familiaux de maladie inflammatoire chronique de l’intestin, de polype ou de cancer colorectal et à l’exclusion des prédispositions héréditaires.” [6]

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III – Cancer colorectal : symptômes

Le cancer colorectal est souvent asymptomatique au départ.

PARMI LES PRINCIPAUX SYMPTÔMES DU CANCER COLORECTAL, ON RECENSE :

  • une fatigue intense
  • des douleurs abdominales
  • une masse à la palpation de l’abdomen
  • un amaigrissement important : perte de poids massive et rapide
  • des troubles du transit intestinal (constipation soudaine ou qui s’installe, un diarrhée qui se prolonge, une alternance entre constipation et diarrhée, une envie constante d’aller à la selle)
  • la présence de sang dans les selles
  • une anémie inexpliquée
  • une perte de poids et d’appétit
  • une altération de l’état de santé général
  • une légère fièvre persistante
  • des saignements du rectum ou rectorragies
Bon à savoirA un stade plus avancé, des complications peuvent survenir comme l’occlusion intestinale ou la perforation tumorale ; elles demandent une prise en charge en urgence.

IV – Cancer colorectal : diagnostic

Le diagnostic du cancer colorectal est souvent tardif.

Comme pour tout autre cancer, la détection précoce améliore considérablement les probabilités de guérison.

Plusieurs éléments permettent d’établir le diagnostic, et de définir le stade (degré d’extension) de la maladie, à savoir :

EXAMEN CLINIQUE*Palpation de l’abdomen
*Toucher rectal
*Antécédents médicaux personnels et familiaux du patient
*Recensement des facteurs de risque (surpoids, tabac, alcool…)

COLOSCOPIE
Examen de référence généralement réalisé sous anesthésie générale

Introduction dans le rectum puis le côlon d’un tube souple muni d’une caméra vidéo 
permet de déceler d’éventuelles anomalies et les localiser. 
Permet également d’effectuer des prélèvements (biopsie) si besoin
COLOSCANNER*Prescrit généralement lorsqu’il est impossible de pratiquer une coloscopie
*Permet de visualiser la totalité du côlon, sans entrer à l’intérieur
*Permet de détecter d’éventuelles anomalies (épaississements…) dans le côlon 
*Possibilité de visualiser d’autres organes de l’abdomen, notamment le foie, pour y rechercher des signes éventuels de métastases.
BIOPSIEExamen systématique 
prélèvement d’un échantillon de tissu qui semble anormal réalisé lors de la coloscopie
ANALYSE BIOLOGIQUE*Anatomopathologie :examen des tissus ou cellules prélevés lors de la biopsie ou retirés lors d’une chirurgie qui permet de d’infirmer ou confirmer le diagnostic ou de définir le stade de l’évolution du cancer
recherche d’altérations moléculaires (mutation du gène RAS),
recherche d’une instabilité micro satellitaire

*Prise de sang pour évaluer l’état général de la personne (mesure du taux de concentration du marqueur tumoral ACE, taux NFS, créatinine, transaminase, albumine…)
AUTRES TESTS D’IMAGERIEPermettent de mesurer l’extension des tumeurs cancéreuses

*SCANNER THORACOABDOMINOPELVIEN ou TOMODENSITOMÉTRIE : avec injection d’un liquide de contraste

*IRM HÉPATIQUE ET SCANNER THORACIQUE : prescrits en alternative au scanner thoracoabdominopelvien lorsque l’injection de produit de contraste n’est pas possible. 

*TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS (TEP ou PETSCAN) : avec injection dans le sang d’un traceur (glucose faiblement radioactif).
permet de repérer les foyers de cellules cancéreuses partout dans le corps.

*SCINTIGRAPHIE OSSEUSE : rarement effectué
permet de repérer des métastases osseuses

Bon à savoir“Dès le 1er mars 2022, un site de commande en ligne de kits de dépistage – conçu par l’Assurance Maladie avec le concours de l’Institut national du cancer (Inca) – sera accessible aux personnes âgées de 50 à 74 ans munies de l’invitation adressée par leur centre régional de coordination des dépistages des cancers.” Pour en savoir plus : ICI

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V – Cancer colorectal : traitement [7]

A – Cancer du colon

CHIRURGIE*Stades 0 et 1 : ablation de la partie du côlon atteinte au stade 0 et 1
*Stade 2 : ablation de la partie du côlon atteinte couplée si besoin avec de la chimiothérapie
*Stade 3 : ablation de la partie du côlon atteinte et, si besoin, du tissu avoisinant et des ganglions voisins, couplée à une chimiothérapie
*Stade 4 : ablation de la partie du côlon atteinte et des métastases, couplée à une chimiothérapie
CHIMIOTHÉRAPIEAdministrée si nécessaire avant ou après la chirurgie
TRAITEMENT DE LA DOULEURMédicaments administrés par voie orale ou par voie transdermique (patchs) pour soulager la douleur.

B – Cancer du rectum

CHIRURGIERetrait de la tumeur du rectum et, si besoin, du tissu avoisinant et des ganglions voisins. 
*Stades 0 et 1 :généralement pratiquée en première intention
*
Stades 2 et 3 : souvent pratiquée après une radiothérapie et/ou chimiothérapie, cinq à sept semaines après la fin des séances de radiothérapie
*Stade 4 cela va dépendre de l’étendue de la tumeur et de son emplacement
CHIMIOTHÉRAPIEAdministrée si nécessaire avant ou après la chirurgie
RADIOTHÉRAPIERadiothérapie rarement pratiquée aux stades 0 et 1

Souvent accompagnée d’une chimiothérapie et le plus souvent administrée pendant quatre à cinq jours consécutifs durant plusieurs semaines.
TRAITEMENT DE LA DOULEURMédicaments administrés par voie orale ou par voie transdermique (patchs) pour soulager la douleur.

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Sources :

  • [1]  Le cancer colorectal – Institut National du Cancer – MAJ 23 mars 2021
  • [2] Les cancers du côlon et du rectum et leurs facteurs de risque – Ameli – 31 août 2021
  • [3] Cancer du colon rectum – Santé publique France – MAJ 6 juillet 2021
  • [4] Dépistage et prévention du cancer colorectal – HAS – juin 2013
  • [5] Dépistage et prévention du cancer colorectal – HAS – juin 2013
  • [6] Cancer colorectal – Cancer environnement : comprendre, informer, prévenir
  • [7] Le traitement du cancer du rectum – Vidal – MAJ 13décembre 2019
  • Le cancer colorectal – Fondation pour la recherche sur le cancer
  • Le cancer du colon : comment est établi le diagnostic ? Institut National du Cancer – MAJ 8 février 2021

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