Endométriose : facteurs de risque, diagnostic et traitement

Endométriose, douleur règles

Mise à jour: 15 février 2023

Première cause d’infertilité [1] en France, l’endométriose est une pathologie féminine préoccupante.

Maladie gynécologique inflammatoire et chronique encore méconnue, l’endométriose touche près de 10% des femmes en âge de procréer, soit 1,5 à 2,5 millions de françaises [2]. 

Face à cet enjeu de santé publique, le déploiement d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a été annoncé le 11 janvier 2022 par le Président de la République.

Quels sont les facteurs de risque liés à l’endométriose ? Comment diagnostiquer cette pathologie ? Quels sont les traitements possibles ? 

Medicalib vous en dit plus à ce sujet. 

Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.


I – Endométriose : de quoi parle-t-on ?

A – Rappel

Au cours du cycle menstruel, au moment de l’ovulation, la paroi interne de l’utérus (endomètre) s’épaissit (passant de 0,5 mm à la fin de la menstruation, à 3 mm au moment de l’ovulation pour atteindre 5 mm au 28e jour du cycle) en vue d’accueillir un embryon.

Sans fécondation, la muqueuse utérine se décompose et saigne : ce sont les règles.

B – Définition

Pathologie chronique fréquente de l’appareil génital féminin, l’endométriose se caractérise par une migration anormale des cellules de l’endomètre en dehors de la cavité utérine. Ces cellules vont coloniser d’autres organes (ovaires, vagin, organes digestifs, urinaires….), provoquant une réaction inflammatoire à l’origine de lésions et de cicatrices.

Sensibles aux variations hormonales liées aux cycles menstruels, les cellules vont chaque mois réagir, proliférer, saigner et laisser de nouvelles cicatrices fibreuses.

Cette maladie qui touche les femmes en âge de procréer, peut survenir dès l’adolescence et qui régresse à la ménopause.

On recense 3 types d’endométriose [3] :

  • endométriose superficielle ou péritonéale : forme la moins sévère qui touche la surface du péritoine
  • endométriose profonde infiltrante : forme la plus sévère où les lésions lésions pénètrent de plus de 5 mm dans le péritoine ou les organes abdominaux (vessie, intestin…)
  • endométriose ovarienne ou endométriome : les fragments d’endomètre se greffent sur un ovaire ou sur les deux et forment un kyste

II – Endométriose : facteurs de risque

A ce jour, les causes de l’endométriose restent encore méconnues.

PARMI LES FACTEURS FAVORISANTS, ON RECENSE :

ÂGETouche les femmes en âge de procréer
POIDS*Petit poids de naissance, 
*Indice de masse corporelle (IMC) faible dès l’enfance et jusqu’à l’âge adulte
CYCLE MENSTRUEL*Menstruations précoces 
*Cycles courts (moins de 24 jours)
*Règles abondantes
FACTEURS GÉNÉTIQUESCombinaison de plusieurs facteurs familiaux
FACTEURS PERSONNELS*Risque augmenté chez les femmes qui n’ont pas d’enfant
*Réponse immunitaire et inflammatoire inadaptée entraînant des lésions
FACTEURS MÉCANIQUESObstruction de l’appareil génital (malformation du col utérin…)

III – Endométriose : symptômes

PARMI LES PRINCIPAUX SYMPTÔMES DE L’ENDOMÉTRIOSE, ON RECENSE :

  • règles douloureuses ou dysménorrhées (douleur intense pouvant empêcher la réalisation des tâches quotidiennes) : 75 à 90%
  • douleurs pendant les rapports sexuels ou dyspareunie : 35 à 50%
  • douleurs pelviennes, lombaires, ombilicales et/ou abdominales fréquentes
  • douleurs à la défécation ou à la miction majoritairement en période de règles
  • difficultés pour uriner (dysurie)
  • présence de sang dans les urines ou les selles
  • infertilité : 40% ou diminution de la fertilité
  • fatigue, dépression, anxiété
Bon à savoirCertaines formes d’endométriose ne sont pas symptomatiques et ne sont découvertes que lors d’un bilan d’infertilité. [5]

IV – Endométriose : diagnostic

L’endométriose est une maladie complexe et multifactorielle qui ne se développe pas de manière identique chez tous les individus : la localisation et la profondeur des lésions sont variables d’une femme à l’autre.

Le diagnostic de l’endométriose reste encore à ce jour tardif puisqu’on estime le retard diagnostic à 6 – 10 ans.

EXAMEN CLINIQUEgénéralement réalisé par un gynécologue ou un obstétricien.
ÉCHOGRAPHIE ABDOMINO-PELVIENNEÉchographie du bassin en première intention
Recherche de lésions
ÉCHOGRAPHIE ENDOVAGINALEEn deuxième intention, lorsque les médecins pensent que les lésions sont plus profondes ou lorsque le diagnostic est incertain
IRMExamen réalisé lorsque l’échographie ne permet pas d’expliquer les symptômes
BIOPSIELa biopsie d’un fragment de nodule permet d’établir un diagnostic définitif
Bon à savoirSelon l’Inserm, 40 % des femmes qui présentent des douleurs pelviennes chroniques seraient en réalité atteintes d’endométriose [6].
En cas de doute, consulter son professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme) est une première étape indispensable.

V – Endométriose : traitement et suivi

A – Traitement

“Il n’existe à ce jour pas de traitement curatif pour guérir de l’endométriose”. [7] La prise en charge de l’endométriose varie en fonction des symptômes ainsi que du désir ou non de grossesse de chaque patiente. 

ON RECENSE A CE JOUR 3 TECHNIQUES :

TRAITEMENT MÉDICAMENTEUXTRAITEMENT HORMONAL
*Prescription de contraceptifs pour bloquer la production d’hormones féminines : oestroprogestatifs, microprogestatifs oraux… 
*Pose d’un stérilet hormonal délivrant du lévonorgestrel.

TRAITEMENT DE LA DOULEUR
*Antalgique
*AINS
CHIRURGIEEnvisagée lorsque les traitements hormonaux sont inefficaces ou que la douleur est insupportable
Ablation des zones dans lesquelles se sont logées les cellules de l’endomètre
ASSISTANCE A LA PROCRÉATIONEnvisagée en cas de désir de grossesse et face à une infertilité (stimulation ovarienne ou fécondation in vitro).
Bon à savoir “La prescription d’AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène ou le kétoprofène) au long cours est à éviter en raison d’effets indésirables importants gastriques et rénaux. L’acupuncture, l’ostéopathie ou le yoga ont montré une amélioration de la qualité de vie et peuvent être proposés en complément de la prise en charge médicale de l’endométriose.”[8].

B – Suivi

“L’endométriose est une maladie peu évolutive, sans risque d’aggravation du nombre et du volume des lésions” [9].

Dès lors que la patiente a retrouvé une qualité de vie satisfaisante, aucune surveillance particulière n’est préconisée en dehors du suivi gynécologique régulier conseillé à toutes les femmes.


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Sources :

  • [1]  Olivier Véran lance les travaux de la stratégie nationale contre l’endométriose – Ministère des Solidarités et de la santé – MAJ 12 mars 2021
  • [2] Prendre en charge l’endométriose : le ministère s’engage Ministère des Solidarités et de la santé – 16 mars 2021
  • [3] Comprendre l’endométriose – Santé.fr – MAJ 10 janvier 2022
  • [4] Rapport de proposition d’une stratégie nationale contre l’endométriose (2022-2025) – Dr Chrysoula ZACHAROPOULOU
  • [5] Endométriose – Fondation pour la recherche médicale
  • [6] Endométriose – Fondation pour la recherche médicale
  • [7] Rapport de proposition d’une stratégie nationale contre l’endométriose (2022-2025) – Dr Chrysoula ZACHAROPOULOU
  • [8] Le diagnostic et les traitements de l’endométriose – Vidal – MAJ 9 juin 2020
  • [9] Le diagnostic et les traitements de l’endométriose – Vidal – MAJ 9 juin 2020

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