Pose d’une sonde naso-gastrique (SNG), étapes et cotation

pose d'une sonde nasogastrique

Mise à jour: 15 février 2023

Souvent redoutée par les patients, la pose de sonde naso-gastrique (SNG) est un acte réglementé par le code de la Santé publique qui se réalise sur prescription médicale.

Incontournable dans certaines indications à visée diagnostique, thérapeutique ou nutritionnelle, la pose de cette sonde répond à des objectifs variés.

Définition, déroulé du soin, cotation applicable… Medicalib vous en dit plus à ce sujet.

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I – Sonde naso-gastrique (SNG) : de quoi parle-t-on ?

A – Définition

Une sonde nasogastrique (SNG) est un dispositif médical. Il s’agit d’un petit tuyau, introduit par les voies aéro-digestives supérieures (nasale), qui descend via l’œsophage jusqu’à l’estomac ou l’intestin grêle.


Il existe différents types de sondes gastriques qui répondent à différentes utilisations :

  • sonde d’hydratation et/ou nutrition entérale : en silicone ou polyuréthane. Souple ce type de sonde est assez résistant face à l’acidité digestive et peu permettre une utilisation sur une durée plus longue (max 30 jours)
  • sonde d’aspiration gastrique (prise d’air) : en PVC, cette sonde est plus rigide et moins résistante à l’acidité digestive. Elle n’est utilisée que pour max 3 à 4 jours. 
  • Tube de Faucher® (lavage gastrique).
  • Sonde de Blackmore® (acte médical).

B – Indications et contre-indications


La mise en place d’une sonde nasogastrique est principalement  envisagée pour [1] :

  • administrer des traitements, des antidotes, ou du produit de contraste…
  • permettre hydratation et alimentation : en cas d’apports nutritifs insuffisants, de dénutrition majeure, de troubles de la déglutition et/ou de la mastication, d’intervention chirurgicale et /ou d’affection de la région maxillo-faciale et ORL. [2]
  • aspirer : élimination de toxines ingérées, recherche de pathologies du tube digestif, syndrome occlusif, nécessité de repos gastrique en cas de nausées, vomissements répétés. [3]
  • prélever du contenu gastrique pour évaluer le saignement, le volume ou la teneur en acide

La mise en place d’une sonde nasogastrique est principalement déconseillée en cas de :

  • « traumatisme maxillo-facial grave
  • obstruction du nasopharynx ou de l’œsophage
  • anomalies œsophagiennes, telles que des ingestions caustiques récentes, des diverticules ou une sténose, en raison d’un risque élevé de perforation œsophagienne.
  • anomalies de la coagulation non corrigées » [4]

C – Cadre législatif pour la pose d’une SNG par l’infirmier

La pose d’une sonde nasogastrique est réglementée.  C’est un acte sur prescription médicale détaillé dans le décret 2004-802 du 29 juillet 2004 du référentiel de compétences.


Art R.4311-5 : dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier […] accomplit les actes ou dispense les soins suivants […] : administration de l’alimentation par sonde gastrique, sous réserve des dispositions prévues à l’article R.4311-7 et changement de sonde gastrique ; soins et surveillance de patients en assistance nutritive entérale ou parentérale.


Art R.4311-7 : l’infirmier […] est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d’une prescription médicale  […], soit en application d’un protocole […]: pose de sondes gastriques en vue de tubage, d’aspiration, de lavage ou d’alimentation.



II – Quelques préconisations pour la pose d’une sonde naso-gastrique (SNG)

MATÉRIEL NÉCESSAIRE*SNG Sonde naso-gastrique
*Gants non stériles
*Solution hydroalcoolique (SHA)
*Seringue
*Stéthoscope
*Lubrifiant ou spray anesthésiant si prescription médicale
*Compresses, protection et haricot
*Matériel pour fixation
MOMENT OPPORTUNA distance des repas, au minimum deux heures et au mieux 6 heures après pour éviter tout vomissement.
ANTÉCÉDENTS DU PATIENTSe renseigner sur une éventuelle déviation de la cloison nasale : dans ce cas, la narine opposée à la déviation sera retenue pour introduire la sonde.
COLLABORATION PATIENTPrévenir et expliquer le déroulement du soin au patient car le soin est désagréable et intrusif.
HYGIÈNELe matériel doit être propre, les mains lavées.
INSTALLATION PATIENTSauf contre-indication médicale, le patient sera en position assise, la tête en hyperextension avec le cou légèrement fléchi.
Pour le patient ne pouvant être en position assise, le décubitus latéral gauche sera préconisé. 


III – Les étapes de la pose de la sonde naso-gastrique (SNG)

I – Préparation du matériel nécessaire

Prise de mesure sonde nasogastrqiue

II – Prise de mesure : calcul distance nez-oreille (1er repère) et oreille-ombilic (2ème repère) à l’aide de la sonde pour estimer la longueur à introduire.

lubrification sonde nasogastrique

III – Lubrifier la SNG à l’eau tiède ou avec du gel. Utiliser un spray anesthésiant local pour les fosses nasales (sur prescription médicale) afin de diminuer l’inconfort et la douleur à l’introduction de la sonde.

introduction sonde nasogastrique

IV – Positionner la tête droite, regard à l’horizontal et introduire la SNG perpendiculairement au visage. En cas d’obstacle, de résistance ou de douleur, ne pas insister et changer de narine. Lorsque 10 cm de sonde sont introduites, le patient sent la SNG au niveau de sa gorge. Lui demander d’incliner le menton sur le thorax puis de déglutir. S’il n’y a pas de contre-indication lui donner une gorgée d’eau à avaler et glisser la sonde en même temps.

Test sonde nasogastrique

V – Contrôler la bonne mise en place de la sonde : injection d’air par la sonde en contrôlant les «bruits» perçus au niveau de l’estomac avec le stéthoscope.

Prise de mesure sonde nasogastrqiue

VI – Fixer la sonde sur la joue avec un film transparent et passer la SNG derrière l’oreille. La fixation sur l’aile du nez favorise le risque d’escarre sur cette zone et gêne à la déglutition.

Bon à savoir“Lors de l’insertion de la sonde nasogastrique, il peut être utile de placer l’autre main derrière la tête du patient pour l’empêcher de tirer en arrière.” [5]
– L’élimination des déchets doit respecter la procédure institutionnelle pour les déchets infectieux et/ou souillés par des liquides biologiques.


IV – Sonde naso-gastrique : complications éventuelles [6]

LÉSIONS DE LA VOIE NASALE, DU PHARYNX OU DE L’ŒSOPHAGELe tube, en particulier s’il est large, peut irriter les tissus et provoquer leur érosion et entraîner une sinusite, une pharyngite, une mastoïdite…
Des escarres peuvent également se former.
INFUSION INSUFFISANTELa sonde peut se boucher, entraînant une déshydratation…
TRAUMATISME CÉRÉBRAL, INFECTIONSUne sonde pourrait être mal placée dans le crâne, en particulier si la lame criblée est lésée par un traumatisme facial sévère.
ENCOMBREMENT PULMONAIRE, PNEUMONIELes patients répondeurs toussent et vomissent immédiatement. Les patients confus ont peu de symptômes immédiats.
Si l’erreur de positionnement n’est pas reconnue, de la nourriture passe dans les poumons induisant une pneumonie.
PÉRITONITEAprès s’être déplacée, la sonde peut être replacée dans la cavité péritonéale. Si des sondes ont été initialement placées en utilisant des techniques invasives, leur remplacement est plus difficile et plus susceptible de causer des complications.

V – Sonde naso-gastrique : cotation applicable par l’IDEL

DésignationCotation
Pansement de trachéotomie, y compris l’aspiration et l’éventuel changement de canule ou sondeAMI 3 
SFI 2,25
Pose de sonde gastriqueAMI 3
Alimentation entérale par gavage ou en déclive ou par nutripompe, y compris la surveillance, par séanceAMI 3


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Sources :

  • [1] Comment insérer un tube nasogastrique – Manuel MSD – MAJ avril 2020
  • [2] Pose de sonde nasogastrique chez l’adulte – Hôpitaux universitaires de Genève – MAJ juillet 2017
  • [3] Pose de sonde nasogastrique chez l’adulte – Hôpitaux universitaires de Genève – MAJ juillet 2017
  • [4] Comment insérer un tube nasogastrique – Manuel MSD – MAJ avril 2020
  • [5] Comment insérer un tube nasogastrique – Manuel MSD – MAJ avril 2020
  • [6] Complications de la nutrition entérale par sondeManuel MSD
  • Sondage Naso-Gastrique – Entraide ESU & IDE – MAJ 30 août 2017
  • La pose de sonde naso-gastrique : un soin redouté par les patients et par les soignants – ActuSoins – 2 juin 2014
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